Cahier imprimé en mars 2020 à l’occasion de l’exposition « Être. Exister. Créer » conçue et organisée par Matthieu Péronnet : ensemble de 27 corps nus à l’aquarelle sur fonds au brou de noix par Arthurine Vincent.

Corps et âmes

Evoquer l’aquarelle, c’est faire danser l’aérien, les teintes pastel, la douceur Laurencine, le regard qui se noie dans les nuances roses et bleues… C’est le corps paré de voilage léger, le regard qui s’absente, les décors immobiles… la transparence de l’eau.
C’est tout cela et plus encore, tout autre même, dès lors que le geste d’Arthurine Vincent s’en saisit.

C’est ailleurs que se fait la rencontre : brou de noix, ocres, nudité, corps bruts sortis de nulle part, dans l’indécence de poses voilées au réel de la nuit. Et n’allez pas croire qu’on y perd en douceur !

L’artiste fait son miel du réel, mais de la ruche grouillante de son imaginaire, Arthurine Vincent invente et dessine les lignes de corps alanguis.
Suspendus dans une nuit, un songe ou une sieste, suspendus dans le contraste entre la douceur de la peau et le velouté brun des fonds mordorés, les corps amis de l’artiste se dévoilent. Ils se montrent sans se cacher, il se donnent au regard.

Si la vérité est nue, ce n’est pas elle que convoque l’artiste. Mais un au-delà du corps, qu’il soit beau, qu’il soit difforme, un au-delà de la chair, dans ce qu’on pourrait nommer ici, la présence.Oui, c’est comme si l’on entendait leur souffle, comme si on baissait la voix pour leur chuchoter un bonjour.A bien y regarder, on y voit, on y reconnaît des hommes et des femmes, autant de singularités que de dessins. Sous le pinceau d’Arthurine Vincent, les corps prennent une âme. Et l’on passe un moment avec eux, complice de leurs dévoilements, y reconnaissant, qui sait, les nôtres.

© Guillaume Roux

Où le trouver ?

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